
Notre corps : notre messager
Ah notre corps !!! Combien il est difficile de l’aimer et de le respecter. Dans notre société où le culte du corps est devenu un marché financier, où nous lui demandons de correspondre aux normes de beauté prédéfinie par la mode ou des égéries de marques. Notre corps utilisé pour faire vendre, pour créer l’envie. Notre corps a qui nous infligeons régimes, sport à outrance et chirurgie esthétique… Notre corps qui doit ressembler à celui de tout le monde où nous risquons de ne pas trouver de partenaire amoureux, de souffrir de rejet ou d’humiliation. Ce corps que nous détestons lorsque nous nous regardons dans le miroir et encore plus lorsqu’il nous fait souffrir d’une quelconque maladie.
Ah corps qu’il est dur de t’aimer et de t’accepter tel que tu es ! En tant que femme, dans une famille où le poids et l’aspect physique étaient rapidement critiquées, l’amour pour mon corps est devenue le cheval de bataille de ma vie. A 37 ans, après des périodes d’anorexies, de boulimie, d’hyperphagie, je pense que je peux dire que je commence à peine à accepter mon corps tel qu’il est c’est-à-dire dans sa parfaite imperfection !
Pourtant notre corps est une machine incroyable, elle est capable de se guérir toute seule sans même que nous ayons à nous en préoccuper. Nous nous coupons et dès lors tout un système se met en place pour que l’hémorragie s’arrête, que la peau cicatrise et se régénère. Pourtant nous passons le plus clair de notre temps à nous plaindre de notre corps qu’à le remercier lorsqu’il fonctionne correctement.
J’ai dû détester mon corps pour arriver à l’aimer ! Lorsque j’ai pris conscience que mon corps était bien plus qu’une enveloppe corporelle, progressivement j’ai appris à me reconnecter à lui. Notre corps sait, ce que notre esprit refoule. Durant notre vie nous avons vécu des expériences douloureuses voir traumatisantes que notre esprit à enfoui dans notre inconscient afin que nous puissions continuer notre vie sans trop de souffrance, pour nous protéger. Et puis un jour nous prenons des kilos sans explications notoires, restrictions et régimes n’y changeant rien. Derrière cette prise de poids se cache un message subtil de mon corps pour me faire prendre conscience de la réactivation de ma blessure initiale enfouie au plus profond de moi. « A quoi me servent ces kilos ? Quels bénéfices cachés comportent-ils ? », « prendre sa place ? peur du manque ? pour se protéger ? ». Plus je haïssais mon corps plus je cherchais à le comprendre. Et grâce à de nombreuses lectures sur le sujet j’ai compris que mon corps était la porte d’accès entre mon inconscient, mon âme et mon conscient. J’ai appris à penduler avec mon corps afin de lui demander ce qui était bon ou non pour moi ; un peu comme la pratique de test musculaire d’un kinésiologue. J’ai appris à décrypter mes maux, la « mal à dit » et à y découvrir des messages d’une grande pertinence. J’ai également compris qu’en reprenant la responsabilité de ce qui nous arrive, nous sortons de l’état victime et nous ouvrons une porte d’espoir et de volonté pour redevenir maître de la situation, acteur du changement et de la guérison.
Pour autant je ne dis pas que ces pistes de compréhension permettent de se guérir de tout et tout seul, ni dans un délai incroyablement rapide. Un soutien médical et médicamenteux reste d’une importance capitale lorsque nous faisons face à de graves maladies. Il est normal lorsque nous sommes touchés par la maladie de se sentir impuissant, abattu et victime de ce qui nous arrive. Nous créons alors une lutte entre elle et nous, un jeu de pouvoir. Peut-être qu’en apprenant à regarder les choses sous un autre angle nous pourrions faire la paix avec notre corps afin de tendre vers la guérison. A qui n’était-il pas arrivé de vivre une vie à 100/h, où nous sentons bien que nous sommes au bout de nos ressources d’énergies et qu’une grippe vient pointer le bout de son nez pour nous forcer à rester au lit et recharger les batteries ?
Ce chemin de reconnexion à son corps ne se fait pas facilement et comme tout travail de croissance personnel, il y a des périodes d’essor et de déclin, de colère, de culpabilité, de désespoir, de tristesse, d’abattement… Et si finalement comme le renard dans le Petit Prince de Saint-Exupéry, notre corps ne souhaitait que nous dire « s’il te plaît …apprivoise moi ! ».
Si vous souhaitez vous réconcilier avec votre corps, je vous partage quelques-unes de mes lectures sur le sujet. Puissent-elles vous aider à aimer inconditionnellement votre corps,
Avec ma profonde amitié,
Eve
Lectures :
Votre corps à une mémoire de Myriam Brousse
Au cœur de notre corps de Marie-Lise LABONTE
Le corps a ses raisons de Thérèse BERTHERAT
Le grand dictionnaire des malaises et des maladies de Jacques MARTEL
Le décodage biologique des maladies de Christian FLECHE
Dis-moi où tu as mal je te dirai pourquoi de Michel ODOUL
Ton corps dit : aime-toi ! Lise BOURBEAU
Retrouver l’intelligence du corps de Eve BERGER